Howling Wolf, le Blues toutes griffes dehors

59 Rue des Archives - Un pódcast de David Koperhant, Adrien Belkout et Rebecca Zissmann

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Howlin' Wolf chante "Smokestack Lightning"   Howlin' Wolf était un colosse, et un colosse toujours en colère. De son Sud natal à Chicago en passant par Memphis puis par l’Europe où de jeunes adolescents se prosterneront à ses pieds, l’existence n’a pas épargné Chester Burnett. Après une enfance épouvantable de misère et le dur apprentissage du métier de musicien dans le Delta des juke-joints crapoteux et des grandes plantations, Howlin' Wolf va devenir l’autre figure du son de Chicago avec Muddy Waters, son grand rival… Tout chez Howlin Wolf paraît excessif, hors-norme: ses mains grandes comme son énorme tête étouffant un harmonica qui semble avoir soudainement la taille d’une pince à épiler, ses épaules et son coffre lui donnant des allures de boxeur catégorie poid-lourds, et bien sûr cette voix unique, puissante, virile mais quand même un peu féminine… Une voix qui peut plonger au fond de sa poitrine et sécréter sa propre réverbe, prendre l’instant d’après une belle moire ensoleillée et soudainement se retrouver contrainte au fond de la gorge, comme serrée par la colère. Cette force qui va, accompagnée par les plus remarquables instrumentistes de son temps, n’était pas gratuite, mais toute entière au service de la musique. Le producteur Sam Philips lui a d’ailleurs rendu le plus bel hommage qui soit en affirmant qu’Howlin' Wolf « ne chantait pas, ne jouait pas, il projetait son âme dans le studio ». Et c’est l’histoire de cet incroyable don de soi qui fait l’objet de notre enquête du jour... Etagère n°2… Boite n°3… Dossier HW1959… Howlin Wolf, le Blues toutes griffes dehors.

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