Un livre écrit grâce à l’IA remporte un prestigieux prix littéraire ?

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Si vous appreniez que le dernier ouvrage de votre écrivain préféré a été en partie écrit par ChatGPT, comment réagiriez-vous ? Cela changerait-il votre rapport à cet auteur ou à son œuvre ? C'est en tout cas dans cette situation que se trouve actuellement l'autrice japonaise Rie Kudan. Car grâce à son dernier ouvrage intitulé Tokyo-to Dojo-to, l'écrivaine de 33 ans a tout simplement remporté le prix Akutagawa, soit le prix littéraire le plus prestigieux du Japon. Problème pour de nombreux auteurs et observateurs, ce dernier a été partiellement écrit par l'IA. Dans le détail, le nombre de mots issus de l'IA ne dépasse pas 5% du livre, et consiste essentiellement en des bribes de conversations que l'autrice a eu avec l'IA avant de les copier-coller dans son manuscrit. Mais au final, peut-on vraiment en vouloir à une écrivaine qui depuis des années traite de l'IA dans ses ouvrages, d'un jour se faire aider par cette même IA pour donner vie à un nouveau livre ? En soit, s'il s'agissait d'une expérience ou d'un essai artistique sur le sujet, il ne fait quasiment aucun doute que personne n'aurait crié au scandale. Or, c'est le fait d'avoir remporté l'équivalent du prix Goncourt chez nous qui met en colère certains auteurs japonais. Ceci dit, je cite le jury du prix Akutagawa : Tokyo-to Dojo-to, littéralement « La Tour de la compassion de Tokyo », serait d'une « telle perfection qu'il est difficile d'y trouver des défauts ».. Alors, cela en fait-il une œuvre opportuniste ou un vrai coup de génie littéraire ? On peut également faire le parallèle avec un autre cas qui a fait beaucoup parler il y a quelque temps, Kris Kashtanova et de son roman graphique pour enfant Zarya of the Dawn, dont les illustrations avaient été générées à l'aide de Midjourney. En 2022, le bureau du Copyright américain avait jugé que les différents choix effectués par l'artiste lui conféraient la paternité légale de son œuvre, malgré l'apport indéniable de l'IA. Petite différence tout de même, Zarya of the Dawn indiquait sur sa couverture qu'il avait été créé à l'aide d'une intelligence artificielle, ce qui n'est pas le cas de Tokyo-to Dojo-to. Dès lors, le livre de l'autrice japonaise aurait-il reçu des critiques aussi prestigieuses si Kudan avait apposé cette mention ? Si la colère gronde dans le milieu littéraire, l'organisation du prix Akutagawa n'a fait aucun commentaire pour l'instant. Vu l'ampleur de cette histoire au Japon, il y a fort à parier que la classe politique se penchera sur la question de l'IA dans la littérature dans les semaines à venir. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

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