2003 : Chapier perché
La Danse du Zèbre - Un pódcast de Radio Nova
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Hey ya ! Si notre mystérieux reporter bistrologique Brice Lee a échoué à trouver le fils du Père-Lachaise, constatons qu’en 2003, de nombreuses étoiles rejoignent leur dernière demeure : ciao Nina Simone, Johnny Cash, Compay Segundo, Barry White ou, hors musique, Marie Trintignant et Maurice Pialat. Pas besoin d’être une vedette internationale, d’ailleurs, pour quitter cette planète en surchauffe les pieds devant : près de 20 000 Français·es meurent sous l’effet de la canicule qui frappe l’Europe cet été-là. Mais c’est aussi en 2003 que naît, en Suède, l’une des futures figures de la lutte contre le réchauffement climatique : Greta Thunberg. Anticapitaliste et écologique, le mouvement altermondialiste tonne et donne de la voix dans le Larzac, à Genève ou à Porto Alegre. À la tribune de l’ONU, la France refuse de s’allier à une intervention armée en Irak. Le rock lui-même, ce T-Rex qu’on croyait près de la retraite, n’en finit plus de ressusciter avec un faux duo de frère et sœur à rayures nommé The White Stripes. Des bandes blanches sont aussi peintes au sol pour délimiter les décors extrêmement minimalistes du dérangeant Dogville du Danois Lars von Trier. Qu’en pense notre vénérable critique cinéma, Henry Chapier, dandy à lunettes d’écaille qui fête ses 70 ans ? Dans son dos, sur une idée de Marc-Alexandre Millanvoye promu rédacteur en chef, la réalisatrice Héloïse Delaunay fabrique chaque jour sur des canulars téléphoniques à partir de phrases absurdes volées à Chapier entre deux chroniques filmiques. Assortie du générique des Schtroumpfs, la rubrique devient vite un rendez-vous attendu de l’émission Work in progress. Tout comme Les vingt minutes les plus chères de la bande FM, qui samplent des questions de Thierry Ardisson, Pascale Clark ou Michel Drucker, auxquelles répondent les Rita ou MC Jean Gab’1, tout auréolé du succès de son single-bazooka J’ t’emmerde dans lequel il allume les ténors du rap français – tandis que Diam’s, bientôt disque d’or, veut juste kiffer la vibe avec ceux qu’elle aime. Autre moment du programme : les bons plans incruste, pour aider crevardes et demi-mondains à torpiller les vernissages du temps béni des open-bars. Combien d’entre vous, d’ailleurs, se sont pointé·e·s en loucedé à nos soirées sur la terrasse du 33 rue du Faubourg Saint-Antoine, avec vue sur le génie de la Bastille ? Et l’incruste de Laurent Garnier qui prend l’antenne sans prévenir avec Juan Atkins et les fondateurs du label techno indé de Détroit, Underground Resistance, pour deux plombes de mix en impro, parce qu’il n’en peut plus d’entendre Blur sur notre antenne ? On en parle ? Et ces dix heures de fête non-stop organisées par Nova dans vingt-cinq lieux à Pigalle, au cours desquelles on entend sûrement Crazy in love de Beyoncé, la B.-O. de Kill Bill ou The World is coming to my party de Cody Chesnutt ? C’est parti mon kiki. Réalisation, mixage : Mathieu Boudon.