Mers et Océans : nouvelles compétitions géopolitiques ?
La Pause géopolitique - Un pódcast de Anne Battistoni - Jueves
Les océans recouvrent 72 % de notre planète, justement surnommée la planète bleue. Cette partie du monde a longtemps échappé aux emprises des États ; c’est sur terre que les États exerçaient leur souveraineté, fixaient des frontières, établissaient leur population. D’une certaine manière, on pourrait dire que les mers étaient spontanément anarchiques : les activités humaines s’y déployaient loin du contrôle des gouvernants, laissant beaucoup d’initiatives aux hommes. Aujourd’hui, les océans représentent de multiples enjeux : ils sont déterminants pour la circulation des marchandises, des hommes – migrants- comme des informations – câbles sous marins - ; ils recèlent des ressources indispensables, exploitées – pêches, hydrocarbures offshore – ou prometteuses - métaux rares - ; ils jouent un rôle déterminant dans les équilibres climatiques planétaires, enfin ils sont le lieu de confrontation stratégique et où s’expriment vivement des rivalités entre puissances. Avec de tels enjeux, on assiste à une banalisation géopolitique des mers et océans. Qu’est-ce que cela veut dire ? Au fond, qu’ils deviennent des territoires comme les autres, que les États s’efforcent de borner, d’exploiter, de surveiller et qui révèlent l’aristocratie des puissances. Mais, et c’est cela qui est intéressant aussi à étudier, nous sommes aujourd’hui dans une période clé où s’expriment une tension forte entre d’un côté les ambitions des États pour mieux contrôler et exploiter ces étendues marines et de l’autre côté la résistance de la communauté internationale, d’ONG qui, par des traités négociés, cherchent à les protéger. Les mers deviendront-elles des territoires comme les autres ?