Turquie : Que va devenir le rêve ottoman d'Erdogan ?

La Pause géopolitique - Un pódcast de Anne Battistoni - Jueves

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Il y 100 ans, le 29 octobre 1923, l’officier Mustafa Kemal, brillant chef de guerre devenu un charismatique leader politique, proclamait la naissance de la République de Turquie, après l’abolition du sultanat l’année précédente et le départ en exil du dernier sultan Mehmed VI. Kemal en devenait le premier Président et il gouverna son pays jusqu’à sa mort, en 1938. Sous sa présidence autoritaire, le pays fut complètement transformé, modernisé, débarrassé selon son souhait de l’emprise des forces cléricales obscurantistes et l’Assemblée du peuple le nomma officiellement en 1934 “Père de la nation”, Atatürk. 80 ans plus tard, en 2003, Erdogan, accède au poste de premier ministre : il est le confondateur en 2001 du parti de l’AKP, parti Justice et développement, qui se présente comme un parti musulman conservateur. Aujourd’hui, 100 ans après la proclamation de la République, 20 ans après l’accession au pouvoir d’Erdogan, quel est le visage et la puissance de la Turquie ? Alors qu’ Erdogan a régné plus longtemps sur le pays qu’Atatürk, a -t-il transformé la Turquie comme son prédécesseur l’avait fait ? Un double rêve l’animait : marquer la Turquie de son empreinte, afin de surpasser Atatürk dans le cœur des Turcs, et redonner à la Turquie la place, l’influence, l’aura qu’elle avait au temps de l’Empire Ottoman. Il est vrai que la Turquie bénéficie d’une position géostratégique cruciale ; pont entre l’Europe et l’Asie elle est au carrefour de régions politiquement souvent instables : Proche-Orient, Caucase, Balkans. Indéniablement, la Turquie depuis 20 ans a fait une irruption remarquée sur la scène internationale mais c’est un pays difficile à cerner, passé maître dans le jeu de balancier entre pays. Pays d’un nationalisme ombrageux, obnubilé par la défense de son unité et de son intégrité territoriale, il a surpris ces dernières années par un activisme nouveau en matière de politique étrangère, à 360°, comme il dit, c’est-à-dire dans toutes les directions, activant la carte musulmane chère à son président. Alors, après 20 ans de pouvoir, le rêve ottoman d’Erdogan de replacer la Turquie au cœur du jeu géopolitique mondial est-il atteint ?

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