À la une: après la dissolution, Emmanuel Macron étrillé par la presse hebdomadaire

Revue de presse des hebdomadaires français - Un pódcast de RFI - Domingos

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Marianne mitraille « Le Dr Folamour à l’Élysée » – Plutôt qu’un duel « projet contre projet » avec l’extrême-droite, « Emmanuel Macron a préféré la déflagration » – « face à la défaite, il a choisi de brutaliser le pays, de priver les électeurs de débats nécessaires... le tout au risque d’une instabilité dangereuse » tempête le magazine souverainiste.Le Point refait le portrait du « Président-Narcisse » – « qu’il soit si fier de son bilan laisse perplexe sur sa lucidité » – reste à savoir si après « avoir cassé le miroir », Macron-Narcisse s’attaquera « aux vrais problèmes du pays » – comme le rétablissement des finances publiques pour le magazine conservateur. Cela suppose qu’il « dispose d’une majorité, ce qui paraît incertain ».L'accusation de narcissisme revient dans l'Obs, dans l'Express, dans Alter Eco... et aussi dans ce dessin de Marianne : le président français caricaturé assis à son bureau, visage collé contre un miroir… « Non mais quel génie ! » s'extasie-t-il devant son reflet – autour de lui, les colonnes de la République et de l’Assemblée nationale sont ravagées par les flammes bleu blanc rouge du Rassemblement national.« Incendiaire » : le mot barre le visage d’Emmanuel Macron, en couverture de L’Humanité Magazine – le journal de gauche grince : « En bon banquier, Emmanuel Macron importe la spéculation dans le monde politique avec tous les dangers que cela comprend. »Il y a donc peu d’indulgence envers le chef de l’ÉtatL’Express évoque le goût du risque d’Emmanuel Macron à sa Une – avec cette illustration : une bombe à retardement affichant J-20, compte-à-rebours entre la dissolution de l’Assemblée et le premier tour des législatives anticipées.L’hebdo de centre-droit s'interroge : « en vingt jours, les Français vont-ils être en mesure de réinventer la politique ? le spectacle relève plus de la tambouille politicienne (...) que de l’émergence d’un esprit de résistance citoyenne ».Emmanuel Macron en prend pour son grade : « Ni Jacques Chirac, ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande n’avaient autant fait grandir le Front National – aucun n’avait autant joué avec le feu ». Et L’Express de redouter « un sombre dimanche le 7 juillet »... pour l'empêcher « Emmanuel Macron doit comprendre que les dés de la France ne sont pas tous entre ses mains. »De son côté M rembobine l'allocution télévisée du président dimanche dernier :« Que voyez-vous ? » demande le magazine du Monde...« Un président suicidaire, un pyromane, un fin stratège ? (...) tout ça à la fois ? (...) Une seule chose ne se discute pas : Emmanuel Macron était en noir à l’heure du drame ».Ce drame s’est joué en coulissesLe Point, L’Obs, et M déroulent « l’histoire secrète d’une décision historique »… M raconte ainsi « Les Apprentis-Sorciers de la dissolution » – cet entourage discret du président qui a écrit le scénario, interprété la semaine dernière.Une figure en ressort : Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire de l’Elysée, qui entend ratisser sur le terrain de la droite la + dure. M relève que « BRP, comme on l'appelle, se paye le luxe de sous-entendre que la dissolution c’est son choix ».« Une dissolution kamikaze » vitupère l’Obs qui tend son micro aux membres de la majorité sortante – certains ne sont pas tendres envers leur champion : « Il est complètement dingue » lâche un élu parisien.Emmanuel Macron explique lui que « cette décision s'imposait » dans un entretien au Figaro Magazine. « Je dis aux Français : n'ayez pas peur, allez voter (...) L'heure est à la clarification » assure celui qui avoue aussi n'avoir « jamais cru aux sondages ».En vue des législatives, les autres camps se préparentLe Rassemblement national active son Plan Matignon détaille Le Point, c'est à dire les investitures express de députés potentiels en + des 88 sortants de l’Assemblée.L’hebdo conservateur sonde la résistance de l’appareil d’Etat : pour ce préfet « la machine ne fera pas obstruction » en cas de victoire de l’extrême droite. Un connaisseur tempère : « il n’y aura pas plus de 200 députés RN, cela forcera les autres à s’entendre ».L’entente c’est le défi de la gauche et du nouveau Front Populaire avance l’Obs. Mais il y a un problème : Jean-Luc Mélenchon... décrit comme « un allié encombrant » des socialistes, et que le RN et le camp présidentiel « camperont en épouvantail ».Ce spectre de la discorde suscite le « cauchemar démocratique » de l’Obs :« Jordan Bardella montant quatre à quatre les marches de l’hôtel de Matignon » signe de « l’arrivée au pouvoir du premier gouvernement d’extrême-droite de la Ve République ».

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