À la Une: en France, urgence dans le secteur de la santé

Revue de presse des hebdomadaires français - Un pódcast de RFI - Domingos

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En ce mois d’août, la santé publique aurait bien besoin d’un rafraîchissement. On apprend dans les colonnes du Figaro ce matin qu’« aux urgences, la situation est plus grave que l’été dernier » et que « tous les départements de France » sont touchés.Même constat aux urgences pédiatriques : « Avant même que l’automne n’apporte son lot d’épidémies », alerte Le Parisien, la situation est « extrêmement tendue ». Aucune place en réanimation dans les établissements d’île-de-France, à tel point raconte le journal qu’il a fallu, le week-end dernier, transférer un nourrisson dans une autre région… Une situation très inhabituelle, plusieurs mois avant le pic de bronchiolite annuel. Pour un médecin interrogé, le constat est clair : « On va me rétorquer que c’est un concours de circonstances, mais la vérité est que nous sommes à l’os ».Et dans les maternités, ce n’est pas mieux. Cette fois, ce ne sont pas les places qui manquent mais le personnel. « Naître ou ne pas naître : telle est la question » ironise L’Humanité, qui s’est rendu dans un hôpital de l’ouest du pays dont la salle de naissance risque d’être fermée. En cause : pas de remplaçant pour prendre la relève d’un départ à la retraite. Là encore, « la justification d’un malheureux concours de circonstances » a été mise en avant mais, raconte le quotidien, elle « ne fait pas l’unanimité auprès des personnels ». L’existence même du service est en tout cas menacée et, souligne L’Humanité, « l’hôpital n’en est pas à sa première fermeture » et les urgences fonctionnent déjà à régime réduit.Une question de budgetEn toile de fond, toujours la même question : celle de la réduction des dépenses de santé. C’est aussi ce qui justifie l’objectif gouvernemental de réduire les arrêts de travail. « Arrêts maladie, haro sur les médecins » titre La Croix. Depuis cet été, les docteurs jugés « trop prescripteurs » sont sommés de réduire le nombre d’arrêts qu’ils donnent. Le quotidien d’obédience catholique rappelle que « c’est au cours des assises des finances publiques que Bruno Le Maire a lancé les hostilités ».Pour un médecin interrogé, le sous-texte est limpide : « ​​​​​​​Le fait même que ce soit le ministre des Finances qui annonce cette campagne montre bien que la préoccupation est surtout de rassurer les agences de notation ». Au grand désarroi des praticiens, telle cette jeune femme travaillant auprès « ​​​​​​​d’une patientèle ouvrière » et à qui l’on intime d’appliquer des méthodes d’entreprise à sa pratique. Amère, elle s'interroge : « ​​​​​​​Quand, chez un patient, les antalgiques ne font plus effet et qu’il a tellement mal qu’il n’en dort plus la nuit, qu’est-ce que je peux prescrire, sinon un arrêt de travail ? »Trump encore inculpé mais toujours populaire« ​​​​​​​Toujours plus inculpé » et pourtant « ​​​​​​​toujours plus favori », s’étonne La Croix. Non content d’être le premier président américain à être poursuivi au pénal, Donald Trump est désormais sous le coup de quatre procédures différentes. Ce qui ne l’empêche pas de rester « ​​​​​​​le grand favori » des primaires républicaines. Avec une nuance tout de même : « ​​​​​​​Si ses ennuis judiciaires jouent en sa faveur au sein de son parti, cela ne sera probablement pas le cas au sein de l’électorat global ». « ​​​​​​​Plusieurs signaux devraient l’inquiéter », avertit donc La Croix.Analyse partagée par Le Figaro. Certes, « ​​​​​​​une grande partie des républicains voit sincèrement dans ces poursuites judiciaires une persécution politique » ; certes « ​​​​​​​il y a peu de chances que les électeurs de Donald Trump le lâchent » ; certes enfin, il « ​​​​​​​continue à bénéficier du soutien inconditionnel du parti ». Mais tout de même, « ​​​​​​​les inculpations à répétition finissent par se télescoper de plus en plus avec la campagne ». Et elles tapent en plein dans le nerf de la guerre, en « ​​​​​​​réduisant ses ressources financières ». Alors, même s’il est impossible de prédire la suite de ce qui est devenu selon le quotidien un « ​​​​​​​épisode de téléréalité », Libération se réjouit déjà : cette inculpation a au moins le mérite de « ​​​​​​​faire trembler Trump et ses troupes ».Enquête sur les morts en prisonL’Humanité consacre un dossier à ce qu’elle appelle « ​​​​​​​l’omerta carcérale ». Avec cette question : « ​​​​​​​Savez-vous combien de détenus meurent chaque année dans les prisons françaises ? » La réponse est sûrement non, et « ​​​​​​​c’est normal » pointe le quotidien, puisque « ​​​​​​​ce chiffre est aujourd’hui gardé secret par l’administration pénitentiaire ». À peine dispose-t-on d’estimations formulées par la contrôleuse générale des prisons : il y aurait plus de 250 morts par an. Au-delà des chiffres, ce que l’on ignore surtout, ce sont les « ​​​​​​​circonstances de ces décès ». Et les familles des détenus se heurtent aux murs des prisons derrière lesquels se retranchent les autorités. « ​​​​​​​Omerta », « ​​​​​​​silence », « ​​​​​​​mutisme » ou « ​​​​​​​chape de plomb » : les mots varient mais la réalité qu’ils décrivent est la même.Quand enquête il y a, cette dernière est souvent « ​​​​​​​bâclée, vite classée », estime le journal, et loin d’apaiser les proches, elle « ​​​​​​​alimente les questions ». « Impossible d’accéder à la dépouille du défunt, de rencontrer les codétenus qui le fréquentaient, aucune explication sur la façon dont se sont déroulés ces derniers instants. » À cela, il faut ajouter des enregistrements vidéo parfois incomplets, puisque rien n’oblige à conserver ces données, et les liens de travail qui unissent souvent surveillants de prison et policiers chargés de l’enquête. Et L’Humanité de reprendre cette phrase de Dostoïevski : « On mesure le degré de civilisation d’une société en visitant ses prisons ». À bon entendeur…

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